La photographie italienne a produit quelques divines comètes. Giacomelli, avec ses images oniriques, encrées comme du papier buvard, fut l'une d'entre elles. Luigi Ghirri l'illusionniste, pour qui la terre était toujours « bleue comme une orange », en fut une autre. La Fondation Henri Cartier-Bresson à Paris révèle ces jours-ci un troisième astéroïde, Guido Guidi, le discret, le laconique, qui bute sans cesse contre les murs, contre les portes, contre les poteaux ou contre le vide, au risque de nous faire croire, comme Antonioni ou Pasolini, que l'Italie n'est qu'un désolant no man's land.
Guido Guidi n'est pas le premier à avoir combattu les clichés, à s'être détourné de l'Italie touristique, patrimoniale…