Inquiet de la gestion et de l'avancée des travaux du musée Picasso, le ministère de la Culture a adressé mercredi 8 janvier une lettre de recadrage à Anne Baldassari, la présidente du musée. Ce courrier, dont Libération a pu obtenir une copie, pointe notamment le retard de livraison de l'hôtel Salé, estimé à trois mois, lié aux modifications apportées au projet de réaménagement des espaces du musée. Le ministère exigeait en outre que lui soit communiqué les documents suivant : le projet scientifique et culturel, le plan d'accrochage, le programme de médiation, le projet de signalétique envisagé pour les espaces muséographiques, les surcoûts liés au décalage de la livraison des chantiers de l'Hôtel Salé et de l'aile technique et leur modalité de financement. Interrogée vendredi dernier par l'AFP, Anne Baldassari a affirmé avoir transmis l'intégralité des documents demandés et a déclaré que la réouverture du musée devrait avoir lieu le 21 juin. Si la pression est légèrement retombée, le ministère de la Culture assure qu'il continuera de suivre ce chantier de très près. Par ailleurs, il reste « très attentif au climat social » qui règne dans l'établissement après l'ouverture d'une procédure d'alerte par le SNMD-CGT (Syndicat national des musées et domaines de la CGT) faisant état de plusieurs témoignages d'employés du musée pour des problèmes de souffrance au travail. À ce sujet, Anne Baldassari a expliqué qu'à six mois de l'ouverture, la surcharge de travail était importante. « Que cela crée des tensions, je peux l'assumer », a-t-elle conclu.