En pleine « affaire Gurlitt », le gouvernement allemand a été contraint de mettre en place une commission chargée d'examiner un nouveau cas de litige concernant une éventuelle spoliation d'oeuvres d'art sous le régime nazi. Des héritiers de marchands juifs réclament une partie du « Trésor des Guelfes » conservé au Kunstgewerbemuseum de Berlin qui réunit plus de 40 objets liturgiques. Il s'agit de l'une des plus grandes collections d'art religieux du Moyen-Âge. Parmi ces chefs-d'oeuvre, figurent notamment la croix du trésor de la cathédrale de Bâle qui serait un don de l'empereur Henri II (972-1024), la coupe de baptême de l'empereur Frédéric Barberousse, ainsi qu'un médaillon en émail, unique vestige du retable médiéval de l'abbaye de Stavelot. L'ensemble des 82 pièces de ce trésor avait été acheté en 1929 au duc de Brunswick par trois marchands, qui en revendirent une partie à des collectionneurs américains en 1932. En 1935, le reste de la collection a été vendu à l'État prussien pour 4,25 millions de Reichsmarks, nettement moins que le prix d'achat. Dirigée par Jutta Limbach, une ancienne présidente de la Cour constitutionnelle allemande, la commission de médiation, qui compte également parmi ses membres l'ancien président de la République Richard von Weizsäcker, a débuté ses travaux mercredi. Son rapport n'aura pas de valeur juridique mais devrait peser dans la décision finale.