Des coussins posés au sol devant les écrans dispersés dans la salle sombre : l'installation vidéo par laquelle on entre dans l'oeuvre de Natacha Nisic au Jeu de Paume, à Paris, ressemble à une invitation pour une séance de relaxation zen. Au premier plan, Andrea dans un costume traditionnel bavarois, sa lourde queue-de-cheval immobile, se tient debout, de dos, sur une barque en direction d'une île que l'on imagine vierge. Le plan est fixe, le lac endormi ; le clapotis de l'eau se fait à peine entendre tandis qu'au loin, dans l'autre salle, résonnent les choeurs aigus des commémorations fleuries sur la digue de la petite ville de Hisanohama, près de Fukushima. La sérénité et la douceur qui se dégagent des images et des récits filmés par Natacha Nisic recouvrent une fracture survenue plus tôt - un tremblement de terre de magnitude…