C'est encore une exposition monographique essentielle qu'offre actuellement l'Institut d'art contemporain de Villeurbanne, métamorphosé, travaillé jusque dans sa structure par un univers artistique complexe. Depuis les années 1990, l'artiste allemand Manfred Pernice développe une sculpture fondée sur l'association de matières pauvres, d'objets trouvés et de textes. Ces matériaux appartiennent le plus souvent au rayon de la construction provisoire et faite soi-même, dont le produit phare est le panneau de particule de bois ; les objets trouvés sont fréquemment piochés dans le paysage domestique resté figé dans les années 1980, comme des objets-souvenirs ; les textes affichés sont lacunaires et leurs origines indistinctes, coupures de presse ou photocopies de manuels d'histoire. Déjà ces caractéristiques ainsi brossées évoquent une esthétique et un langage symptomatique d'une jeune génération d'artistes occidentaux qui se retrouvent dans une pratique de l'installation low-fi…