Préparatoire, digressif, performatif, documentaire, testamentaire… Sur différentes strates et sous diverses formes, le dessin irrigue l'oeuvre de Matthew Barney - l'une des plus complexes et des plus populaires de l'art actuel. Le dessin est nourriture et digestion, fécondation et enfantement de cet oeuvre autophage. Il en est « la part la plus intime », commentent Céline Chicha-Castex et Marie Minssieux-Chamonard, commissaires de l'exposition de l'artiste à la Bibliothèque nationale de France, co-organisée avec la Pierpont Morgan Library (New York). L'oeuvre ultra baroque qui n'a pas été montrée en France depuis 2002, dévoile ses dessous dans le moins sexy des salons de lecture : murs beiges et vitrines dignes d'un musée d'un autre temps, spécialement créées par l'artiste pour abriter ses « story-boards », soit divers documents préparatoires à ses films confrontés à des ouvrages choisis dans les fonds anciens de la BnF. Si…