Leur intervention au Palais de Tokyo, à Paris, avait en son temps déconcerté le public et la critique : Anne Lacaton et Jean-Philippe Vassal signent aujourd'hui le FRAC Nord-Pas de Calais à Dunkerque. Ici, ils ont préféré laisser intacte la Halle AP2, seul édifice rescapé des chantiers navals, et construire, dans les temps et les budgets prévus, un nouveau bâtiment, dans des proportions identiques. Entretien avec Anne Lacaton.
S. B. Qu'est-ce qui vous a d'abord attirés dans ce projet ? Le fait qu'il s'agisse d'un FRAC ? Le site lui-même ?
A. L. Il est vrai que le bâtiment existant, dans son contexte, sa situation si particulière, nous a donné envie de concourir : la Halle AP2, que les Dunkerquois appellent la « cathédrale », est une architecture qui ne laisse pas indifférent. C'est une affaire de sensibilité : l'émotion que nous avons ressentie en venant sur place a été très importante dans notre décision, et il faut savoir se laisser porter par une envie. Mais, nous étions aussi sensibles à la notion de collection publique d'art contemporain, au fait que, depuis 30 ans, les régions…