La Fédération des professionnels de l'art contemporain (Cipac) organise son sixième congrès interprofessionnel du 27 au 29 novembre à Lyon, en invitant 77 intervenants. Son président, Emmanuel Latreille, répond à nos questions.
R. A. Pourquoi n'y a-t-il pas eu de congrès du Cipac depuis six ans ?
E. L. Nous avions estimé qu'il était important de faire avancer les dossiers difficiles de structuration, les contrats de production, de mener une réflexion sur la convention collective. C'était beaucoup pour une petite équipe. Un congrès exige un surcroît d'énergie et de mobilisation. Depuis un an et demi, l'évolution du ministère de la Culture est inquiétante. Il faut agir sur la place publique car le service public culturel est en danger.
R. A. Quels sont les dangers ?
E. L. Le ministère se voit raboter tous les ans ses moyens, ce qui perpétue la lente érosion du fonctionnement des institutions. Nous sommes inquiets que le gouvernement ne se décide pas à sanctuariser la culture. L'absence de prise en compte de la culture dans les lois de décentralisation n'augure pas d'un renforcement des institutions dans les années qui viennent.
R. A. En quoi les enjeux se distinguent-ils du dernier congrès ?
E. L. En 2007, nous posions une question : « l'art doit-il faire événement ? » Nous voulions réaffirmer que l'art et la création étaient en tant que tel des événements. On ne peut pas se contenter de « faire événement ». Le politique s'investit beaucoup dans la communication et pas assez dans l'échange. Dans la communication, on oublie l'essentiel : la vie…