Présenté en grande pompe dans les salons de l'hôtel Meurice à Paris il y a quelques jours, le sabre que mettra en vente Osenat le 17 novembre prochain sort de l'ordinaire. Non pas tant à cause de son décor de motifs floraux en or gravelé et ciselé, beau sans être remarquable, que de son histoire. Cette lame fut en effet offerte officiellement par le roi Abdelaziz ben Abderrahmane al-Saoud, fondateur de l'Arabie saoudite, au prince Ahmad Shah Khan, ministre de la cour d'Afghanistan, en 1932, au cours de la signature d'un traité d'amitié entre les deux pays. « Le vendeur avait gardé un article sur la vente pour 4,8 millions d'euros du sabre de Bonaparte à la bataille de Marengo en 2007 à Fontainebleau par la maison Osenat. Ici, le marché est plus restreint. La connotation géopolitique est importante pour cette arme d'amitié », confie Jean-Christophe Chataignier, directeur chez Osenat. Pour ce sabre estimé de 800 000 à 1,2 million d'euros, dont il n'existe pas d'équivalent, le spécialiste imagine un achat français venant d'une grande entreprise désireuse de resserrer ses liens avec l'Arabie saoudite, ou même américaine.