Selon l'hebdomadaire Focus et le quotidien Bild de ce dimanche, l'Office central des douanes allemandes aurait dressé une liste de 315 oeuvres acquises « légalement » par Hildebrand Gurlitt et qui devraient être rendues à son fils. En effet, ces oeuvres dites « d'art dégénéré » auraient été vendues au collectionneur par les musées nationaux et régionaux allemands à la demande du régime hitlérien. En 1940, Hildebrand Gurlitt, usant de ses liens avec le régime, aurait notamment acheté 200 oeuvres dont un Marc Chagall, un Pablo Picasso et un Emil Nolde. Pour ces oeuvres, les droits des propriétaires initiaux ou de leurs héritiers « ne peuvent pas s'appliquer », selon le rapport des douanes. En revanche, selon ce même rapport, des documents saisis lors de la perquisition de l'appartement de Munich permettraient de prouver que 194 oeuvres auraient été vendues par des collectionneurs juifs sous la pression des nazis. Dans ce cas, les propriétaires légitimes et leurs héritiers ont toutes les chances d'obtenir une restitution de leurs biens. Lundi, le président du Congrès juif mondial, Ronald S. Lauder, a enjoint le gouvernement allemand à publier au plus vite un inventaire précis et complet des oeuvres retrouvées, soulignant que le temps joue contre les possibles ayants droit ou les éventuels témoins. Selon Steffen Seibert, porte-parole du gouvernement, Berlin divulguera dans le courant de la semaine des détails sur la façon dont sera transmise l'information aux personnes concernées. Quant à Cornelius Gurlitt, âgé de 79 ans, les douanes allemandes doutent qu'il soit un jour poursuivi devant les tribunaux.