Le galeriste allemand Max Hetzler fête ses quarante ans d'activité. Après avoir travaillé pendant deux ans chez Hans Mayer à Düsseldorf, il a ouvert sa galerie à Stuttgart puis, en 1981, à Cologne, avant de migrer en 1993 à Berlin. Fin mai 2014, il inaugurera avec son épouse Samia Saouma une galerie à Paris. Coup d'envoi avec une exposition « Albert Oehlen ». Il répond à nos questions.
R. A. Que signifie pour vous cet anniversaire ?
M. H. C'est un moment de votre carrière où vous regardez en arrière, mais aussi en avant. Nous avons déménagé dans deux espaces à Charlottenburg [à Berlin] ; l'an prochain, nous ouvrirons à Paris. Ce sont des mouvements importants. Nous savons tous qu'en quarante ans, le marché de l'art a changé drastiquement, surtout ces dix dernières années. Nous savons tous ce qu'Internet signifie dans notre activité, ce que les foires représentent désormais, la montée en puissance des maisons de ventes. En me projetant à nouveau dans les années 1970, je me dis que j'ai été chanceux. Cela m'a donné du temps pour développer mon affaire, il n'y avait pas autant de pression qu'aujourd'hui. Vous pouviez entrer dans le marché en étant un jeune homme naïf.
R. A. Pourquoi cette naïveté était-elle possible ?
M. H. Tout était encore très jeune. Les marchands qui…