Chris Marker a disparu l'an dernier. Cette grande personnalité interdisciplinaire et mystérieuse fait l'objet à Paris d'une exposition au Forum -1 du Centre Pompidou, d'une vaste programmation de films et de conférences, ainsi que d'un salon de lecture à la bibliothèque publique d'information. Rencontre avec Christine Van Assche, conservatrice au Centre Pompidou, responsable des Nouveaux Medias.
J. P. Quel portrait de Chris Marker dresse cette première rétrospective ?
C. V. A. Il s'agit de rendre hommage à cette personnalité pluridisciplinaire. Marker était cinéaste, mais dans un sens très large ; il fut aussi essayiste, artiste multimédia, artiste sur Internet, ou encore directeur éditorial d'une collection de livres de voyages, « Petite planète » (de 1954 à 1964), à laquelle fait référence le titre de l'exposition, pour souligner la dimension internationale qu'a toujours eu Marker. Il a très tôt voyagé en Chine, en Russie, en Corée du Nord, à Cuba, dont il suivait de très près les évolutions politiques et où il a ensuite entretenu de…