Solita Mishaan, la mécène militante
Voilà une personnalité rare, comme en croise peu dans la planète arty. Solita Mishaan n'est pas une collectionneuse lambda. Cette Vénézuélienne installée à Bogotá depuis six ans a beau vivre dans le quartier cossu de Rosales, elle est de la famille des militants. « Dans un pays d'environ 46 millions d'habitants, ce n'est pas normal qu'il n'y ait pas plus de plateformes artistiques. Il y a ici plus d'intellectuels que d'institutions. Il faut les faire travailler ensemble. On a tout, mais tout est cloisonné », déplore-t-elle. Pour faire bouger ce petit monde, elle a lancé la Fondation Misol. Le but ? Aider les artistes latino-américains à se faire connaître dans et hors de leurs frontières par un programme de résidences. Misant plus sur l'idée de réseau que d'espace physique, elle a notamment noué un partenariat avec la Fondation SAM Art Projects à Paris. Misol comptera aussi une forte dimension éducative par le biais de workshops et de débats organisés en association avec les universités du pays.
Issue d'une famille de collectionneurs d'art impressionniste, Solita Mishaan a appris tôt à regarder les oeuvres. Dès l'âge de 22 ans, elle a acheté les jeunes artistes de son époque, comme Guillermo Kuitca ou Alfredo Jaar. Elle s'est très vite engagée dans les comités d'acquisitions du MoMA à New York ou de la Tate…