« L'art est une parole ». Le sous-titre de l'actuelle exposition du musée du quai Branly, à Paris, joue du mystère. Fidèle à elle-même, l'institution prend le parti de présenter la diversité des cultures kanak - originaires du Sud de la Nouvelle-Calédonie - du point de vue indigène, en particulier par le prisme des langues kanak. En partant du vocabulaire mélanésien, le parcours se structure autour de deux concepts kanak : le « Némèè », visage, image de soi, et le « Koomèè », reflet, ce qui apparaît à autrui. Selon cette double perspective, l'accrochage tente d'étudier ce que dit le peuple kanak de sa propre culture, mais aussi ce qu'en pense le monde occidental depuis la découverte de cette région au XVIIIe siècle. « Nous voulions permettre au public européen de découvrir…