Qui l'eût cru : le tumultueux mouvement Supports/Surfaces, qui entre 1970 et 1972 voulait simplifier la pratique picturale en optant pour la toile libre, le refus du pinceau et un goût de l'empreinte, est dans l'air du temps. Il n'est qu'à regarder le travail de Jessica Warboys, dont une toile baignée de sel et de pigments a été achetée par Pascaline Smets chez Gaudel de Stampa (Paris). Cette alternative à l'art américain trouve d'étonnantes réminiscences outre-Atlantique, dans les aplats de tissus de Joe Bradley ou Gedi Sibony, mais aussi dans les châssis de Julia Rommel. Comment un bref courant très français, dont l'orthodoxie politique l'a ostracisé depuis les années 1970, en est-il soudain venu à infuser la scène actuelle ? Le rejet farouche qu'il inspirait s'est atténué. De l'eau a coulé sous les ponts, lavant la dimension maoïste. « Une partie du monde de l'art ne voit plus dans…