Paris serait-il plus macho que Londres ? On pourrait le croire au regard de la programmation institutionnelle et commerciale de part et d'autre de la Manche. À Londres, la parole des Guerrilla Girls a porté ses fruits. La Tate Modern, la Hayward Gallery, la Whitechapel Gallery, le Camden Arts Centre consacrent leurs murs respectivement à Mira Schendel, Ana Mendieta, Sarah Lucas et Kara Walker. Nos confrères du Art Newspaper remarquaient pour leur part que la moitié des stands de la section Spotlight à la foire Frieze Masters à Londres était dédiée aux artistes femmes.
Alors que la Collection Lambert met en exergue les « Papesses » à Avignon, ces puissantes sculptrices comme Louise Bourgeois ou Kiki Smith, les musées d'art contemporain parisiens ont éludé la question, exception faite du nouvel accrochage « Modernités plurielles » du Centre Pompidou. Sur la FIAC, quelques oeuvres sont bien disséminées ça et là, chez Max Hetzler (Berlin) avec Mona Hatoum, Nathalie Obadia (Paris) avec Joana Vasconcelos, chez Jocelyn Wolff (Paris) avec Miriam Cahn, ou encore sur le stand du Minotaure (Paris) avec une pièce « couillue » d'Annette Messager présentant un phallus juché dans un escarpin. Mais seuls deux exposants réservent vraiment leurs cimaises à la gent…