R. A. Il y a trente ans, la FIAC était à un tournant : ça passait ou ça cassait. Où en sommes-nous aujourd'hui, alors que la foire fête son quarantième anniversaire ?
J. F. C'est une opportunité de regarder de l'avant. Lors les quarante premières années, il y a eu des hauts et des bas, nous en avons tiré les leçons. Aujourd'hui, nous avons les bases d'un événement qui durera encore quarante ans. Il est solide, alors qu'il ne l'était pas il y a dix ans. C'était une foire déclinante. J'avais été exposante jusqu'en 1996, je me suis retirée car la foire n'avait plus d'énergie, elle avait perdu sa nécessité. Ce n'était plus un must. Les galeristes Chantal Crousel ou Air de Paris ne la faisaient plus. On avait l'impression d'avoir d'autres cartes plus marquantes à jouer. C'est quelque part ce qui a permis la création de Paris Photo, qui devenait une autre option d'exposition devant la FIAC qui intéressait très peu de gens. Il y avait un immobilisme. Deux facteurs se sont conjugués : la crise et le départ vers un site compliqué. La FIAC a dû quitter le Grand Palais en 1993 pour un lieu temporaire, Quai Branly. Cela a ébranlé les exposants. Ce fut la même chose lorsque la foire de Chicago a quitté le…