Relire l'histoire de l'art moderne en y agrégeant les « invités du bout de la table », pour reprendre la formule de l'écrivain Octavio Paz, ceux que les divisions de centre et de périphérie avaient occultés. Tel est le pari du nouvel accrochage des collections d'art moderne du Centre Pompidou, à Paris, sous le libellé « Modernités plurielles ». On peut s'étonner que l'institution, qui avait accueilli en 1989 l'exposition séminale les « Magiciens de la terre » organisée par Jean-Hubert Martin, ait tant tardé à redéployer son fonds à l'aune d'une idéologie moins discriminante. Le solipsisme a la vie dure en France, tout comme les vieux canons. Pendant ce temps, les études « postcoloniales », « culturelles » et « visuelles » se sont bien enracinées chez nos voisins anglo-saxons…
Dense d'un millier d'oeuvres, le nouvel accrochage, qui doit s'appréhender en plusieurs salves, n'ignore pas la typologie des mouvements. Mais certaines formes jusque-là « pestiférées », tel le réalisme, ou des mouvements jugés…