La propriété de 313 manuscrits du général de Gaulle rédigés entre décembre 1940 et 1942 à Londres et à destination des alliés de la France libre, de Staline à Churchill, est au centre d'une bataille judiciaire entre l'État, qui en revendique la propriété en tant qu'« archives publiques relevant du domaine public, imprescriptibles et inaliénables », et le musée privé des Lettres et Manuscrits qui les a acquis. La 1ère chambre civile du tribunal de grande instance de Paris rendra aujourd'hui sa décision sur la question de savoir si Charles de Gaulle représentait ou non l'État français durant ces deux années de guerre. Maître Cazin d'Honincthun, avocat du musée, soutient pour sa part que « ce n'est pas parce qu'on est légitime qu'on est un État. De Gaulle lui-même a dit clairement jusqu'en 1942 qu'il n'avait jamais voulu créer un État. Est-ce qu'à l'époque les autorités de Londres étaient l'État français ? Nous pensons que non ». Ces documents originaux étaient exposés de manière thématique et chronologique jusqu'en 2012, date à laquelle ils ont été placés sous séquestre, dans l'attente de ce procès.