Après moult pressions, la vente de photographies organisée par Damien Leclère s'est finalement déroulée ce samedi 12 octobre à Marseille. Cette vacation mettant à l'honneur la cité phocéenne et ses environs avait suscité l'ire de certains photographes qui s'estimaient lésés par la vente de leurs clichés (lire Le Quotidien de l'Art du 24 septembre). Il s'agissait en particulier d'images réalisées dans le cadre d'une commande passée par l'Agence pour le développement et la valorisation du patrimoine, avec des fonds publics. Les cinq auteurs estimaient que ces oeuvres étaient issues de la commande publique et de ce fait ne pouvaient être vendus « à des tiers ne poursuivant pas les objectifs d'intérêt général ». Toutefois, lors de la signature du contrat entre l'Agence (association privée) et les photographes concernés, dûment payés, aucune clause n'interdisait cette vente potentielle. La demande in extremis, vendredi 11 octobre, de la ministre de la Culture et de la Communication, Aurélie Filippetti, de suspendre la vente en attendant de trouver un compromis, n'a pu empêcher la vacation. Juste avant la vente, des envoyés de la galerie Agnès b. qui représente Massimo Vitali, l'un des photographes impliqués, ont tenté de distribuer des tracts. Cependant, la vente s'est déroulée sans incident et sans préemption de l'État. Les six tirages de Vitali ont trouvé preneur : Hôtel Negresco s'est vendu 17 000 euros et Château d'If, Marseille, 8 900 euros. Si les clichés de Gabriele Basilico ont fait de bons résultats, en revanche, ceux de Jordi Bernado, de John Davies et de Bernard Plossu ont rencontré un accueil plus mitigé.