Le galeriste Marat Guelman nous livre les raisons de son licenciement en juin dernier de la direction du musée d'art moderne de Perm et son sentiment sur la scène artistique et la société russe.
R. A. Quel est votre point de vue sur cette cinquième édition de la biennale de Moscou (lire en une) ?
M. G. Je pense que l'art contemporain perd de son sens lorsqu'il est hors de son contexte. C'est une exposition qui se veut métaphysique, mais elle est décorative. Le sens profond des objets disparaît au profit de la surface. Or, un événement mondial comme la biennale doit soutenir la vie du pays d'accueil. Le pouvoir passe son temps à nous dire que l'on doit divertir les gens, ne pas mettre le doigt sur la politique. Je ne pense pas que ce soit possible. Mais la commissaire a montré que si, c'était possible.
R. A. Comment analysez-vous la situation artistique en Russie ?
M. G. La situation est très bonne. Nous avons eu de grands changements voilà deux ans. Avec les manifestations qui ont eu lieu, les artistes ont compris qu'ils n'étaient…