À l'Est, du nouveau ? De la fin du XIXe siècle aux premières décennies du XXe siècle, l'art russe fut magnétisé par l'Orient, de la Sibérie au Siam, entre mirage et admiration. C'est cette fertile histoire d'amour que retrace la nouvelle exposition du Palazzo Strozzi, qui vient d'ouvrir ses portes à Florence. Le sujet, ambitieux, n'avait jamais été traité dans son ensemble hors des frontières de la Russie. Il est inattendu à Florence. Dans la seconde moitié des années 1980, l'actuel directeur général du Palazzo Strozzi, James Bradburne, avait participé à un projet d'exposition sur les sources de l'avant-garde russe avec la fondation américaine Intercultura, qui souhaitait rapprocher les deux peuples. Avec la dissolution de cette fondation après la chute du mur, le projet était resté lettre morte. James Bradburne l'a ressuscité, et enrichi, en faisant appel à ses deux complices d'alors : les spécialistes John E. Bowlt et Evgenia Petrova. Si les signatures sont souvent connues, les oeuvres présentées le sont moins. Pour l'essentiel, elles ne sont jamais sorties de Russie et…