La galerie Alain Margaron fête ses vingt ans d'activité, un programme centré sur des chemins buissonniers et des artistes « irréguliers », pour reprendre la formule du marchand Daniel Cordier. Il répond à nos questions.
R. A. Pourquoi avez-vous quitté le monde de la finance pour devenir galeriste ?
A. M. C'est un vieux projet. Depuis que j'ai 18 ans, je voulais le faire, mais je savais que je ne pourrais pas ouvrir tout de suite, qu'il fallait avoir vécu pour sentir la peinture. Je voulais que la galerie s'engage financièrement en achetant les oeuvres, qu'elle ne travaille pas en dépôt. Cela m'intéressait avant tout cela de comprendre le monde. J'ai créé deux directions de la communication à la Société Générale et au Crédit du Nord. À 40 ans, j'avais fait le tour, je me suis lancé. C'était un choc terrible, je partais d'un monde protégé. Quand, comme galeriste en 1993, j'ouvrais le matin à 11 heures, il n'y avait personne dans le Marais. Mais, comme je suis un peu fou, passionné, je me suis dit que cela marcherait.
R. A.…