Les clichés ont la vie dure. Ceux qui entourent la ville de Genève sont particulièrement tenaces : douillette pour ne pas dire ronronnante, affairiste, conservatrice. L'adjectif culturel vient rarement à l'esprit quand on évoque l'un des lieux préférés des exilés fiscaux français. Horlogère, bancaire, diplomatique avec l'Office des Nations unies, scientifique avec le CERN situé à quelques kilomètres, chocolatière, oui. Mais culturelle, qu'allez-vous cherchez là ? Et pourtant, l'écosystème artistique y est très dense, malgré une population d'à peine 470 500 habitants et la concurrence des villes alémaniques comme Zürich ou Bâle. « Il y a une diversité, un nombre et une variété des structures consacrées à l'art exceptionnels, constate Jean-Pierre Greff, directeur de la Haute école d'art et de design (Head). Il y a plus généralement en Suisse un réseau de fondations, des ateliers, des bourses et aides en tout genre. De fait, un artiste a des possibilités très concrètes de travailler. Il a d'emblée des jalons auxquels se raccrocher et a moins le sentiment d'être dans un espace vide ». Si le Mamco (lire en Une) apparaît comme la reine des abeilles, la ruche n'en est pas moins bourdonnante : le Centre d'art contemporain, redynamisé par son nouveau directeur Andrea Bellini (lire l'encadré), la Villa Bernasconi située en périphérie, ou…