Remisés les monuments crypto-modernistes tagués, brûlés, ou dégoulinants de résine, les céramiques, cendriers infernaux ou abstractions arachnéennes, violemment modelées et sauvagement vernissées ? Pour sa première exposition en France, l'artiste très californien d'origine allemande Sterling Ruby calfeutre les white cubes du Frac Champagne-Ardenne à Reims de ses « Soft works », sculptures en tissu molletonnées qui semblent avoir englouti la rugosité des oeuvres précédentes. Le plus sûr est qu'elles confirment la formidable énergie de renouvellement formel de ce travail, commencé il y a seulement huit ans et identifié sur la scène internationale. Elles éclairent par cette apparente inconstance la cohérence d'une démarche, expérimentant pour chacun des médiums qu'elle s'approprie, avec une haute conscience de leurs codages par l'histoire de l'art, la possibilité de leur faire…