Pendant une dizaine d'années, Lisa Jacobs s'est occupée de la collection d'art moderne d'Hannelore Schulhof. Parmi cet ensemble imposant réuni par cette dernière avec son mari Rudolph, 80 oeuvres signées entre autres Alexander Calder, Tony Cragg, Jean Dubuffet, Mark Rothko ou Andy Warhol étaient entrées par donation dans le fonds de la Collection Peggy Guggenheim de Venise, le couple étant proche de l'Américaine. Problème : le fils de la collectionneuse, Michael Schulhof, reproche à celle qui fut la conseillère de confiance de sa mère d'avoir profité de son grand âge pour empocher une juteuse marge. En 2011, Hannelore Schulhof a besoin de 6 millions de dollars. Selon le New York Daily News, qui rapporte l'affaire, la conseillère lui suggère alors de se séparer d'une oeuvre de sa collection : Future Science versus the Man, de Jean-Michel Basquiat. Lisa Jacobs imagine la vendre 4,5 millions de dollars. Lucide malgré l'âge, Hannelore Schulhof juge qu'on peut en attendre davantage, et signe avec sa conseillère un accord stipulant que celle-ci ne peut vendre la toile moins de 6 millions de dollars sans son aval. La rémunération prévue pour trouver un acheteur se monte à 50 000 dollars. Lisa Jacobs revient en indiquant avoir trouvé preneur à 5,5 millions de dollars. Hannelore Schulhof acquiesce, et encaisse la somme minorée de la commission. Avant de disparaître en février 2012, la collectionneuse découvre qu'elle a été trompée : la toile de Basquiat aurait été vendue 6,5 millions de dollars. Son fils vient de porter plainte auprès de la Cour suprême de Manhattan, réclamant au total 3 millions de dollars, ainsi que le montant de la commission. La suspecte juge quant à elle ces accusation « totalement infondées ».