Ce n'est pas Amicalement vôtre, mais presque. La réjouissante exposition « Chaissac-Dubuffet, entre plume et pinceau » au musée de la Poste, à Paris, révèle la longue connivence épistolière et la complicité picturale entre deux figures qu'a priori tout oppose si ce n'est le refus de la norme. Chaissac est le fils d'un bourrelier, miséreux, tuberculeux ; Dubuffet est l'héritier d'une bourgeoisie ayant fait fortune dans le vin. L'un est une figure littéraire parisienne reconnue ; l'autre un peintre du bocage.
Il faudra l'intervention de l'éditeur Jean Paulhan en 1946 pour que les deux artistes se lient par lettres interposées, s'apprivoisent et se respectent, alternant passe d'arme, domptage et séduction. On croirait volontiers Dubuffet altier et paternaliste.…