Installé depuis plus de trente ans quai Voltaire, à Paris, l'antiquaire et décorateur Alain Demachy a décidé de changer d'activité. Cet homme curieux, malicieux et éclectique a choisi de vendre le fonds de sa galerie chez Christie's à Paris le 1er octobre, sur une estimation de 1,2 à 1,5 million d'euros. Il répond à nos questions sur sa décision et l'évolution du métier d'antiquaire.
R. A. Pourquoi avez-vous décidé de changer d'activité et de vendre votre bail à des marchands d'art moderne ?
A. D. J'ai mon avenir derrière moi. J'en ai marre, on ne s'amuse pas, on ne trouve rien à acheter. Autrefois, j'aimais aller en Autriche, en Suède, en Angleterre. Les ventes publiques étaient des prétextes pour aller chiner. Il n'y a plus que deux boutiques d'antiquaires à Stockholm, plus grand-chose en Italie. Aujourd'hui, les ventes publiques raflent tout. On fait le même chiffre d'affaires qu'avant, mais on s'amuse deux fois moins, alors qu'autrefois on s'amusait tous les jours.
R. A. Pensez-vous faire les frais des changements de mode ?
A. D. Non, nous nous sommes adaptés. Il faut précéder la mode et non pas la suivre. Nos dernières expériences avec l'Arts & Crafts et avec la Sécession viennoise nous ont donné quelques clients américains. Nous…