A. C. Que vous as transmis votre oncle, Charles Ratton ?
P. R. Rien ! C'était un homme si secret. Nos relations étaient familiales, lors des fêtes de fin d'année. Le peu de fois où l'on s'appelait, si je lui demandais où il se trouvait, il me répondait : « Cela ne se dit pas au téléphone ! ». Il avait une véritable obsession de la discrétion, comme s'il était espionné par la CIA. Mon fils, Lucas [également marchand, rue de Seine] a hérité ce trait de caractère. Mon oncle considérait que son métier était hyper confidentiel, et humain. Pour lui, c'était avant tout un tête à tête avec un collectionneur, dans son bureau de la rue de Marignan. Il ne montrait guère sa collection. J'ai appris qu'un jour, il avait confié un objet à Kichizo Inagaki, le grand socleur de l'entre-deux-guerres dont l'estampille prouve aujourd'hui l'appartenance d'une pièce aux grandes collections Paul Guillaume, Charles Ratton ou autres.…