Après avoir vécu près de dix ans à New York, l'artiste Pierre Huyghe a installé son atelier à Paris pour préparer sa rétrospective au Centre Pompidou à Paris, sous le commissariat d'Emma Lavigne (25 septembre 2013-6 janvier 2014). Il répond en avant-première à nos questions.
R. A. Que représente pour vous cette rétrospective au Centre Pompidou, alors que vous avez quitté depuis dix ans la France ?
P. H. Beaucoup de mes influences sont d'ici. Étonnamment, il y a peut-être un manque dans la lecture du travail en France. Les gens en ont vu la progression, mais n'ont pas suivi forcément l'évolution depuis 6 ou 7 ans. Même s'il y a un fil rouge précis, le travail a changé. Cette exposition est importante pour recaler les choses, pour montrer une diversité mais aussi une récurrence, une cohérence. Je veux présenter un ensemble de constructions qui me servira dans un avenir proche. Les outils momentanément obsolètes, je préfère les laisser dans la trousse.
R. A. Quel serait le code secret reliant ces oeuvres ?
P. H. Il y a des fils, plus qu'un fil. Il y a des récurrences, comme l'idée de donner une vitalité à un corps donné, comme dans Blanche Neige, Lucie ou dans le compost dans un parc [oeuvre de la Documenta de Cassel 2012]. Il y a une notion d'écoulement hors d'un corps, une écriture que je fais glisser dans le…