Les vies de globe-trotters de Hans Ulrich Obrist ou Massimiliano Gioni vous font rêver, leurs biennales organisées au bout du monde vous enchantent ? Pourtant, le métier de curateur brille moins par son glamour que par sa précarité. « Il y a eu un prestige symbolique, mais qui s'essouffle depuis cinq ans, constate Damien Airault, secrétaire de l'association Commissaires d'exposition associés (C-E-A). Le prestige, ça ne remplit pas les frigos ». Un portrait social des curateurs en France commandé par C-E-A en 2009 (et malheureusement toujours d'actualité) dresse un état des lieux peu reluisant. Selon cette enquête, la proportion des commissaires français sans revenus pour cette activité est très élevée et touche près d'un sondé sur deux. De deux choses l'une : soit ces personnes n'ont pas fait de commissariat l'année passée, soit ils n'ont pas été rétribués pour en faire. Le revenu médian des enquêtés pour…