La polémique enfle au Jeu de Paume, à Paris, depuis l'ouverture le 28 mai de l'exposition de la photographe palestinienne Ahlam Shibli sur l'hommage rendu aux auteurs d'attentats-suicides en Palestine. Réalisées à Naplouse et dans sa région en 2011 et 2012 en vue de cette présentation, ces images ont déclenché une levée de boucliers de la part d'associations juives. Le président du Crif (Conseil Représentatif des Institutions juives de France), Roger Cukierman, a pris la plume le 5 juin et a écrit à la ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, qu'il « trouve regrettable et inacceptable qu'en plein Paris, cette série [intitulée « Death »] fasse ainsi l'apologie du terrorisme ». Réfutant toute « apologie du terrorisme ou de complaisance à son égard », le Jeu de Paume s'est justifié dans un communiqué en citant les propos de l'artiste : « je ne suis pas une militante. [...] Mon travail est de montrer, pas de dénoncer ni de juger ». La Rue de Valois a tenu à calmer le jeu en estimant vendredi via un communiqué que « l'exposition réunit plusieurs séries qui proposent une réflexion sur la manière dont les hommes et les femmes réagissent face à la perte de leur foyer et les représentations qu'ils en donnent. Elle présente un travail photographique sur la société palestinienne, sur des commémorations dans le Limousin, sur des orphelinats en Pologne et sur des communautés LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et trans) ». Le ministère a ensuite demandé au Jeu de Paume « de compléter l'information donnée aux visiteurs pour d'une part clarifier et mieux expliquer le propos de l'artiste et d'autre part distinguer la proposition de l'artiste de ce qu'exprime l'institution ».