C'est au tour cette année de Giuseppe Penone d'être invité à intervenir à Versailles. L'attention de l'artiste italien s'est focalisée sur les jardins. Il est sans doute l'un de ceux qui a le mieux su s'inscrire dans le domaine, refusant d'entrer frontalement en tension avec l'architecture, tournant le dos aussi à une forme de monumentalité pourtant recherchée par ses prédécesseurs. Arbres en bronze rehaussés d'or, parfois soutenant de pesants rocs, marbres d'où jaillissent des veines organiques : tout chez Penone parle du temps, des matériaux, d'une nature qu'il convient de toucher, de redécouvrir, de repenser, nous parlant finalement intimement de nous. Il nous présente son projet.
D. S. Comment avez vous réagi face aux espaces de Versailles ?
G. P. Je n'ai pas ressenti de peur particulière face à ce lieu. À la Venaria Reale, l'ancien palais baroque bâti par la dynastie de Savoie non loin de Turin, j'avais déjà eu l'occasion de montrer des oeuvres. Cela fonctionnait parfaitement. Ici, à Versailles, le problème était l'échelle, la manière dont une pièce pouvait tenir dans l'espace. En fait, tout s'est fait très vite. En une seule visite, j'ai imaginé l'exposition. Le lieu est tellement vaste que j'ai…