C’est une somme vertigineuse. Et pourtant, elle semble aujourd’hui nécessaire. Jamais rénové en profondeur depuis sa création, l’opéra Bastille, inauguré en 1989, va faire l’objet d’une vaste rénovation, pour un montant estimé à 400 millions d’euros. Auditionnée le 20 mai devant la commission des finances de l’Assemblée nationale, la ministre de la Culture, Rachida Dati, a alerté sur l’urgence des travaux, évoquant une scène « qui peut s’écrouler » (source AFP). Le chantier s’annonce long : dix ans de travaux en perspective, avec de lourdes interventions prévues à partir de mai 2030, notamment sur les équipements scéniques, nécessitant une fermeture partielle de l’établissement pendant au moins deux ans. Les premières opérations démarreront l’été prochain, en site occupé. Au programme : réfection de l’étanchéité des toitures, modernisation de la façade vitrée… Ce projet s’inscrit dans un plan plus large, de 600 millions d’euros, qui englobe également l’opéra Garnier, les Ateliers Berthier et l’École de danse. Pour financer cette remise à niveau patrimoniale, l’Opéra national de Paris prévoit de mobiliser plusieurs leviers : ses propres réserves, l’autofinancement, le mécénat... et bien sûr l’État (35 millions d’euros de subventions d’investissement, selon la Cour des comptes). Du côté de Garnier, un autre chantier se profile à l’horizon 2027. Il concernera la rénovation de la cage de scène et nécessitera, lui aussi, une fermeture de deux ans. Déjà, dans un rapport publié le 24 octobre, la Cour des comptes avait alerté sur l’urgence de la situation, pointant du doigt une « exploitation intense des lieux »... et la responsabilité de l’État.
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