Après avoir connu une gloire tapageuse, due à ses talents d’écrivain - plus jeune élu à l’Académie française en 1891, à 41 ans, évoqué pour le prix Nobel – mais aussi à ses amitiés (dont Sarah Bernhardt), à la mise en scène de sa vie privée (fêtes, costumes) et à ses positions politiques (il défendra l’Empire ottoman bec et ongles et refusera de reconnaître le génocide arménien), Pierre Loti (1850-1923) avait connu après sa mort une éclipse tout aussi rapide. Le voici revenir sur le devant de la scène à l’occasion de la réouverture de sa maison à Rochefort, conçue comme le condensé de sa vie. Blessé par le scandale qui avait éclaboussé son père – un employé de mairie accusé de détournement de fonds, qui sera finalement innocenté – et par la perte consécutive de rang social, Pierre Loti n’aura de cesse, une fois devenu riche par ses droits d’auteur, qui deviennent astronomiques avec Pêcheur d’Islande, en 1886, de racheter les maisons…
Maison de Pierre Loti, 13 ans d’attente pour une réouverture

Reflet des voyages et des passions de l’officier écrivain, sa maison à Rochefort est inaugurée ce 10 juin, date anniversaire de son décès, après une longue restauration.