Alors que le chantier du musée national d'art contemporain, financé par le ministère marocain de la Culture et le Fonds Hassan II, tire en longueur depuis neuf ans à Rabat, avec une éventuelle ouverture fin 2013, une institution privée dédiée à l'art du monde arabe et africain pourrait voir le jour en 2016 à Marrakech. Derrière ce projet, se trouve un collectionneur, Alami Lazraq, PDG du groupe Alliances Développement Immobilier (ADI), un homme direct, peu enclin aux salamalecs, et dont l'intérêt porte autant sur le foncier, l'art que sur le social. C'est d'ailleurs pour structurer un mécénat culturel et social jusque-là dispersé que cet ancien architecte a monté fin 2009 une fondation. Parmi ses chevaux de bataille, l'accompagnement des habitants des logements sociaux. « Nous avons la conviction que la culture peut être facteur d'inclusion sociale », estime Alexandra Balafrej, directrice générale de la Fondation. La rengaine est bien connue. Elle se mâtine parfois de démagogie. Mais pas dans le cas du groupe ADI qui prône un mécénat croisé socioculturel. La directrice entend ainsi inviter des artistes à intervenir dans les quartiers, sur le modèle de l'action menée par Hassan Darsi…