De bons prix, mais pas de records : la vente hier après-midi chez Christie's du mobilier de la salle de bain de la duchesse d'Albe conçu par Armand-Albert Rateau n'a pas connu d'excès. Sous le regard de Lars Rachen, l'un des consultants chargés de cette dispersion par la maison d'Albe, la galeriste Cheska Vallois, assise dans les premiers rangs, a acquis une à une ces pièces exceptionnelles réalisées dans la premières moitié des années 1920 pour cette famille espagnole (lire Le Quotidien de l'Art du 17 mai). Se battant contre le prix de réserve, visiblement sans réel adversaire, ni dans la salle ni au téléphone, la galeriste a ainsi acheté, entre autres, pour 350 000 euros un lit de repos (est. 400 000-600 000 euros), pour 1,4 million une table basse en bronze aux oiseaux (est. 1,5-2 million(s) d'euros) et pour la même somme chacun, deux lampadaires également aux oiseaux, qui bénéficiaient de la même estimation (résultats donnés sans les frais). Cheska Vallois convoitait depuis longtemps ces pièces de gré à gré. « Je m'attendais à devoir me battre davantage », nous a-t-elle confié à l'issue de la vente, réjouie par ces prix d'ami. Reverra-t-on cet ensemble sur un prochain stand de la Biennale des Antiquaires ? « C'est peu probable, répond-elle. Il est préférable à la Biennale de montrer des oeuvres inédites, or celles-ci ont été trop visibles ». Si le total de ses achats est loin d'être négligeable, c'est tout de même une petite déception pour Christie's, les lots s'étant vendus sous l'estimation basse. À l'origine de ces résultats : la rivalité acharnée entre cet auctioneer et Sotheby's, qui ont conduit Christie's à des estimations élevées pour remporter le marché. À cela s'ajoute sans doute un contexte économique moins favorable aux envolées que connurent par exemple les pièces phares d'Art déco en 2009 lors de la vente Saint Laurent-Bergé.