En cette période où l’instabilité du monde ne cesse de croître, la Fondation groupe EDF électrise le sujet. Loin de fournir des réponses, elle ouvre des abîmes d’interrogation. Pour ce faire, « Ce que l’horizon promet » s’est offert un quatuor de commissaires : Samantha Barroero et Nathalie Bazoche pour la partie artistique, Gérald Bronner et Erell Guégan pour les aspects scientifiques. Ensemble ils nous laissent entrevoir notre rapport à l’avenir fait de prévisions et de doutes. Ici, tout est convoqué : magie, science, ésotérisme, fluctuations boursières et climatiques afin de mieux sillonner la ride de l’incertitude. Errances avec la statue (Explorateur) de Philippe Ramette, envoûtement d’une toupie (Noème) et égarement d’une boussole (Tout azimut) de Tom Barbagli. Puis on se ressaisit, l’incertitude nous offre le libre arbitre et ces œuvres nous le rappellent comme l'Épaisseur de l’ombre d’Alice Gauthier, minutieux songe fait de poudre de pigments, plein de sérénité... La focale s’élargit avec Cyclone d’Evariste Richer, une reproduction grandiose d’un ouragan en vue satellite à partir de 69 750 dés à six faces agencés pour former au sol un tout, vertigineux. Anxiogène et débridée, si l’exposition cuisine nos angoisses, elle nous laisse entrevoir une lueur. Loin des utopies rigides, l’imprévisible abandonne à l’humain une part de choix... Une bonne raison de se rendre à cette exposition. Sans aucun doute, ni certitudes.
« Ce que l’horizon promet », jusqu'au 28 septembre, Fondation groupe EDF, 6, rue Juliette Récamier 75007.
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© Photo Marc Domage/Fondation groupe EDF 2025/Adagp, Paris 2025.