Le Quotidien de l'Art

Le chiffre du jour

39 Les œuvres commandées pour le Millénaire de Caen

À peine Normandie Impressionniste passé que la région se prépare au prochain grand événement. Le 20 mars, la fête d’inauguration du Millénaire de Caen donnera le coup d'envoi avec une monumentale fresque animée de l’artiste B959. Projetée sur les remparts du château, elle donnera à voir ce qui « fait et caractérise Caen. Ses petites histoires, ses anecdotes, ses aventures, ses mésaventures… Caen est autant une ville détruite par quatre fois au cours de son histoire, qu’une ville construite et reconstruite. La question du récit est au cœur du Millénaire, qui citera partout le passé et le présent de la ville, et s’ancrera dans son futur avec un anniversaire perdurant au-delà de 2025 », explique Mathias Courtet, chef des arts visuels pour le Millénaire. Mêlant arts et sciences, il mettra à contribution toutes les sphères culturelles et professionnelles de la ville. Une grande parade de 5 kilomètres convoquera en mai les citoyens à un défilé aux côtés d’œuvres tissées par des retraités en hommage à la tradition textile, tandis qu’un week-end maritime en juin mettra en lumière la ville balnéaire. À partir du 22 mars au 11 mai, les 80 mètres du manuscrit de la fondation de la ville, d’ordinaire conservés à l’abri des regards dans le couvent des Bénédictines à Dieppe, seront exceptionnellement exposés au Scriptorium de l'Hôtel de Ville. D’autres chapitres et trésors historiques trouveront dans les commandes aux artistes un écho contemporain. En tout, 64 œuvres jalonneront le parcours urbain, dont 39 commandes vouées à être pérennisées. Dans le cloître de l’Hôtel de Ville, un bronze de Françoise Pétrovitch, représentant un enfant ceinturé par une bouée, rappellera les 10 000 Caennais qui y vécurent pour échapper aux bombardements, dont des milliers d’enfants « qui avaient grandi ici et rêvaient d’aller à la mer ». À l’extérieur, les horloges à marées de Thomas Larbain ponctueront au rythme de l’eau la marche des passants, qui pourront aussi observer, dans la cour du château, le ciel dans un kaléidoscope géant signé Olafur Eliasson. Faisant référence à l’ancien donjon de 30 mètres de haut, d’où les Caennais d’antan lisaient le temps et la météo, l’œuvre ouvre grand les horizons d’une ville en fête.

Article issu de l'édition N°2995