Le Quotidien de l'Art

Tom Wesselmann, une icône sort de l’ombre

Tom Wesselmann, une icône sort de l’ombre
Vue de l'exposition « Pop Forever : Tom Wesselmann &… » à la Fondation Louis Vuitton.A droite : Tom Wesselmann, "Smoker #8", 1973.
© Photo Marc Domage/Fondation Louis Vuitton/Adagp, Paris, 2025.

Il fut dans les années 1960 un des principaux chantres du Pop Art aux États-Unis. Pourtant, l’œuvre de Tom Wesselmann, mise à l'honneur jusqu'au 24 février à la Fondation Louis Vuitton, demeure à ce jour moins consolidée sur le marché que celle de ses contemporains, Andy Warhol ou Roy Lichtenstein.

Dès 1962, l’exposition « New Realists » à la Sidney Janis Gallery de New York assoit les bases du Pop Art aux États-Unis. Andy Warhol, Roy Lichtenstein, Tom Wesselmann, James Rosenquist ou encore Claes Oldenburg s’y font l’étendard d’une nouvelle ère : celle de la consommation et de l’American way of life, dont les symboles sont hissés au rang d’icône, aux côtés de quelques Nouveaux Réalistes européens (Arman, Spoerri, Klein…). En prise totale avec son époque, le courant – dont la genèse intellectuelle s’est accomplie parallèlement au Royaume-Uni dès les années 1950 – opère une franche rupture avec les expressionnistes abstraits qui dominaient alors la scène artistique locale. Pour Wesselmann et ses pairs, le succès commercial et critique est quasiment immédiat : « Le Pop Art a été théorisé dès ses débuts comme un mouvement historique », contextualise Jeffrey Sturges, directeur des expositions de l’estate de Tom Wesselmann, rappelant que le mouvement faisait déjà l’objet d’un symposium au MoMA de New York en 1962. L’artiste se distingue toutefois de ses pairs par son approche radicale du nu féminin, qu’il fragmente et réduit à ses formes élémentaires. D’une silhouette sinueuse, Wesselmann ne fait émerger que des lèvres écarlates, un mamelon rose, une manne de cheveux uniforme ou le contour des poils pubiens... Un exercice qu’il mène à son paroxysme dans sa série iconique Great American Nudes, révélatrice de l’influence majeure qu’exerça sur lui la série des Odalisques de Matisse. Wesselmann s’inspire, par ailleurs, des collages du peintre français pour s’en emparer sous le prisme de la publicité et de la société de consommation américaine.…

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