Le Quotidien de l'Art

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C'est gonflé !

C'est gonflé !

L'art gonflable, est-ce bien sérieux ? À voir l'exposition du Balloon Museum à la Nuvola à Rome, « Euphoяia – Art is in the Air », la réponse est oui. Avec une différence fondamentale par rapport à une exposition classique, puisque ici, tout n'est qu'interaction. Chacun est appelé à dessiner sur les parois en projetant le ballon géant hérissé de mines de graphits de Karina Smigla-Bobinski, à attraper les poissons volants de Philippe Parreno, à pousser les ballons géants de Ryan Gander, à se frayer un chemin dans la maison de Martin Creed, à transformer les battements de son propre cœur en une symphonie lumineuse orchestrée par Rafael Lozano-Hemmer, à retrouver son âme d'enfant dans le parcours ultra-coloré de Camille Walala ou à construire des architectures en équilibre avec la centaine de modules roses de Cyril Lancelin. Enfin, on plonge dans la piscine de balles (Hyperlove) d'Hyperstudio, collectif italien très présent avec plusieurs installations, dont 10 agosto. Elle évoque les larmes de saint Laurent, martyr célébré le 10 août, jour où les étoiles filantes rythment le ciel nocturne. Assis sur des balançoires, on se laisse aller au spectacle des lumières colorées qui nous emportent dans un mouvement hypnotique et poétique. La dimension ludique est aussi importante que la dimension artistique, pour « un musée où on peut jouer et interagir avec l'art », résume Francesco Dobrovich, le directeur artistique de Lux Holding qui a lancé le projet de musée gonflable à Rome en décembre 2021. Depuis, 15 expositions ont sillonné le monde, de Paris (La Villette) à Miami, en passant par Milan, Madrid, New York, Londres, Barcelone ou Bruxelles. Projet italien connaissant un succès international avec plus de 6 millions de visiteurs, il s'installe à Paris, au Grand Palais, à partir du 6 juin. 

Article issu de l'édition N°2989