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Le Comité des galeries d’art à l'heure de #MeToo

Le Comité des galeries d’art à l'heure de #MeToo
Georges-Philippe Vallois.
Joël Saget / AFP.

Le 9 février, un article de Mediapart a dévoilé l’existence d’un rapport inquiétant sur les questions de violences et harcèlements sexistes et sexuels, réalisé par le cabinet Egaé au sein du Comité professionnel des galeries d’art (CPGA). Commandé par le comité suite à plusieurs courriels anonymes visant Georges-Philippe Vallois (ex-président et président d’honneur du CPGA depuis 2019), ce rapport confidentiel remis en avril 2024 est le fruit d’entretiens exploratoires réalisés auprès de « six salarié·es et bénévoles de l’organisation professionnelle », lesquelles « relatent avoir été victimes et témoins de comportements problématiques s'apparentant à du harcèlement sexuel, de la discrimination sexiste à l’embauche, ou encore du harcèlement moral, des violences et une agression sexuelle », selon Mediapart qui a eu accès au document. La décision, par un vote à main levée, de ne pas diligenter d'enquête interne (et donc de ne pas interroger Georges-Philippe Vallois sur le contenu du rapport) serait à l’origine de la démission, en juillet dernier, de six des quinze membres du conseil de direction du comité. « Les débats n’ont pas commencé avec ce rapport », avance Marion Papillon, présidente du CPGA, qui a déclenché des élections anticipées en avril avant la fin de son mandat, « parce qu’avec une équipe réduite, je n’ai plus les moyens de travailler », confie-t-elle. Elle expose : « Dès 2022, nous avons commencé à plancher sur ces questions, comme l’indique notre rapport annuel remis aux membres, qui annonce le lancement d’un groupe de travail ad hoc en 2023. Nous avons mis en place des actions de sensibilisation et des formations dont les premières ont eu lieu début 2024. » Au sujet de la recommandation (non suivie) du cabinet Egaé de faire un signalement au procureur de la République et de remonter les informations récoltées au ministère de la Culture, Marion Papillon répond que « les décisions sont prises collégialement, selon nos statuts ». « Je suis extrêmement choqué par les mises en cause dont je fais l’objet, alors qu’aucune plainte n'a été déposée à ma connaissance », se défend de son côté Georges-Philippe Vallois, qui a porté plainte pour « dénonciation calomnieuse », puis pour « harcèlement » contre les auteurs des courriels anonymes. Il précise : « Je n’ai pas été interrogé par Egaé, je n’ai pas eu le droit de lire le rapport malgré mes demandes écrites et orales, et je n’ai pas été entendu par le CPGA alors que je l’avais proposé. »

Marion Papillon.
Marion Papillon.
© Oliver Marty.

Article issu de l'édition N°2988