« En nous positionnant à 100 % dans le secteur culturel, nous nous sommes distingués des autres conventions axées sur le tourisme. »
Quelle a été l’évolution de MUSEVA meetings depuis ses débuts en 2018 ?
Le rendez-vous a été lancé pour répondre à la demande croissante des musées cherchant à diversifier leurs ressources par la privatisation d’événements, en dialoguant directement avec les décideurs. En nous positionnant à 100 % dans le secteur culturel, nous nous sommes distingués des autres conventions axées sur le tourisme. En sept ans, nous avons progressivement basculé d’un modèle de salon à celui d’une convention d’affaires, capable de réunir une grande variété de structures, des musées aux châteaux, des fondations privées aux jardins, jusqu’aux lieux de spectacle vivant. Nous maintenons notre objectif d’attirer un visitorat plus qualitatif que quantitatif. Ces dernières années, nous avons aussi développé des rapprochements stratégiques avec des acteurs clés, tels que l'Association des repéreurs pour les tournages de cinéma ou l’Union française des métiers de l'événement (UNIMEV), ce qui nous a permis d’intéresser les grandes agences de communication. Enfin, cette année, nous mettons en place un événement « afterwork » avec Licensing International France, association mondiale du secteur de la licence, pour encourager la création des liens entre les marques et les établissements culturels.
L'édition 2024 dépasse la barre symbolique des 100 exposants. Vous vous ouvrez notamment aux lieux culturels hybrides. Qui sont-ils ?
Effectivement, nous comptons plus de 100 exposants puisque nous accueillons désormais quelque 60 sites compris dans le réseau du Centre des Monuments Nationaux. Bien que ces profils restent minoritaires, ils nous intéressent beaucoup car ils donnent à voir aux visiteurs d’autres modèles et offrent, par leur diversité, des possibilités différentes. Ce sont des espaces qui redéfinissent la manière dont on peut allier culture et événementiel, à l’image de la Friche la Belle de Mai à Marseille, qui défend une riche programmation impliquée dans différentes disciplines artistiques. Ancienne usine de tabac dotée d’immenses espaces, elle impose à la fois son caractère patrimonial industriel et sa fonction contemporaine de tiers lieu. Nous accueillons également le Centquatre à Paris, l'une des têtes d’affiche des lieux culturels hybrides, LUMA Arles, ou encore le Cube Garges, pôle d'innovation culturelle de Garges-lès-Gonesse, près de Roissy.
Qu’avez-vous renforcé ces dernières années et qu’ambitionnez-vous pour l’avenir ?
Tout d’abord, la question du maillage territorial, essentielle afin de conférer plus de représentativité aux territoires dans un événement parisien. Cette année, 58 % des exposants sont basés hors d’Île-de-France : le Couvent des Jacobins à Rennes, le Pont du Gard ou le château de Chenonceau nous ont par exemple rejoints. Par ailleurs, le Centre de monuments nationaux présente lors de cette édition 60 lieux ouverts à la privatisation contre une vingtaine lors des précédentes années. Concernant l'avenir, s'ouvrir davantage à l’international est aussi un enjeu central : nous voulons nous imposer comme leader européen dans notre domaine. Enfin, les masterclasses-débats constituent un volet essentiel de notre ADN, puisque MUSEVA meetings n’est pas seulement une convention d’affaires, mais aussi une plateforme d’échanges entre exposants et non-exposants enclins à délivrer leur expertise. C'est pour cela que nous parvenons chaque année à rassembler des acteurs incontournables de la privatisation pour débattre sur les principaux enjeux du secteur.