Le Quotidien de l'Art

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La convention du SYMEV évoque les défis de la profession

Tenue le 20 novembre à l'Automobile Club de France, place de la Concorde, la convention annuelle du Syndicat national des maisons de ventes volontaires (SYMEV) a rassemblé les professionnels du secteur – des plus établis aux plus jeunes. L'audience intergénérationnelle et quasi paritaire, saluée dans son discours d'entrée par Jean-Pierre Osenat, le président, a mis en lumière « le renouvellement et la féminisation de la profession », ainsi que la profusion de « jeunes microstructures, qui révèlent une atomisation du marché ». Les chiffres sont parlants, avec la création de 31 maisons en 2022, 38 en 2023, et 29 de janvier à octobre 2024. Ces jeunes études ont été mises en avant par une table ronde, qui a détaillé leur fonctionnement – utilisation efficace des réseaux sociaux et des nouveaux outils technologiques, frais fixes bas, spécialisation sur certaines niches... –, mais aussi leurs défis. « En tant que jeune maison, nous nous posons des questions que les maisons établies ne se posent plus. Les échanges avec les autres professionnels sont d'autant plus importants », a rapporté Chloë Collin, fondatrice en octobre 2024 de Saint Auction. Pour soutenir la nouvelle génération, le SYMEV a annoncé la création d'un département spécial jeunes études au sein du syndicat. D'autres « nouveaux défis », selon la thématique de la journée, incombent à la profession, qui voit les ventes en ligne, et par là l'internationalisation du marché, progresser. Si le marché se porte bien « avec un grand nombre d'acheteurs étrangers, le retour des Chinois et l'arrivée d'une nouvelle clientèle d'Europe de l'Est », selon le bilan d'introduction de Jean-Pierre Osenat, l'identité des acheteurs est souvent méconnue. Le « problème sans fin de la provenance », sujet de la deuxième table ronde, fait peser sur les commissaires-priseurs une responsabilité grandissante. « La recherche de provenance n'est pas nouvelle, elle fait partie de l'ADN de la profession. Elle devient aujourd'hui simplement plus prégnante, comme si on passait de la théorie à la pratique », a indiqué Françoise Labarthe, professeure en droit à l’Université Paris-Saclay. Si les maisons prennent le sujet au sérieux, ayant presque toutes accès à des bases de données payantes, le temps et les moyens font parfois défaut. « La recherche est proportionnelle à la valeur de l’objet. On ne peut pas se permettre de faire appel à une expertise approfondie par nos spécialistes pour chaque objet », a expliqué Marie-Anne Ginoux, directrice générale de Sotheby’s Paris. Comme d'autres, Sotheby's a formalisé une check-list pour chaque objet entrant, qui permet de déclencher une alerte en cas de doute. La plupart des objets archéologiques les multiplient, menant souvent au retrait des lots. Le constat est indicatif du marché archéologique dans son ensemble, de plus en plus fragilisé par les problématiques de provenances, liées à des pillages et du troc sur le marché noir.

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