Le Quotidien de l'Art

L'image du jour

Par les temps qui courent 

Par les temps qui courent 

Pour sa quatrième édition, le programme annuel de mentorat du fonds de dotation Reiffers Art Center, qui initie un dialogue entre un artiste confirmé et un jeune talent de la scène française, a vu se rencontrer Ugo Rondinone et Tarek Lakhrissi, Français d'origine marocaine né en 1992 à Châtellerault. Liées par un goût de la poésie et de la mélancolie, leurs sensibilités trouvent dans l'exposition commune au Reiffers Art Center un espace de réflexion et d'expression, dans tous les sens du terme. Leurs œuvres se réflechissent pour mieux s'illuminer - et illuminer l'instant de recueil méditatif qu'elles offrent au spectateur, qui chemine au long des trois salles d'expositions rouge, bleu et jaune, comme dans un parcours menant à un retour. À mesure que le corps se perd dans l'atmosphère chaleureuse des trois couleurs mères, l'œil et l'esprit reviennent à quelque chose de primaire. Les mots des poèmes tissés par Tarek Lahkrissi en anglais, français et arabe se mêlent comme dans la plus belle langue de Babel, tandis que l'espace se dilue dans un temps éternel, arrêté en suspens, à l'image des grandes horloges sans aiguilles d'Ugo Rondinone et des immenses pendules de verre de Tarek Lakhrissi, qui conjurent de concert le démon du temps qui court. Et comme par miracle, dans cette pièce à quatre mains, il est enfin permis de chercher midi à quatorze heures. 

Article issu de l'édition N°2942