« À 40 ans, je me suis dit que j'allais regretter toute ma vie de ne pas avoir essayé : j'avais toujours voulu être galeriste, se souvient Laurent Godin. J'y ai trouvé mon compte, nous avons été très proches de nos artistes. » Mais près de 20 ans après l'ouverture de sa première enseigne à Paris, rue du Grenier-Saint-Lazare, la galerie Laurent Godin, installée dans le 13e arrondissement depuis 2015, ferme définitivement ses portes. Le galeriste l'explique de plusieurs manières : « Des paramètres économiques, évidemment, mais aussi la vente d'une partie de l'immeuble dans lequel la galerie était logée. Nous devons partir », explique-t-il. Au Journal des Arts, il confie que les trop nombreuses participations à des foires ont fragilisé la structure et regrette que le milieu de l'art ne se soit pas davantage mobilisé pour venir voir les expositions dans son espace de 500 m2, installé hors du Marais, centre névralgique des galeries parisiennes. « On a vraiment fait de belles expositions ici, ajoute Laurent Godin. Cet espace était un outil extraordinaire, qui permettait de nombreux parcours et accrochages. Mais nous avons eu peu de visites et peu de presse. » Vernie le 5 octobre, la dernière exposition, collective, présente les travaux d'une quarantaine d'artistes. « Nous avons décidé de la titrer ''360°'', car c'est la fin d'un cycle, d'une boucle, précise Laurent Godin. J'espérais rebondir immédiatement, mais je me pose beaucoup de questions sur la suite. Il y a quelques jours, Lara Blanchy, la directrice de la galerie, m'a offert un recueil de poèmes de Christian Bobin où il est écrit "Il faut que le noir s'accentue pour que la première étoile apparaisse". Ça a beaucoup résonné en moi. »