Le Quotidien de l'Art

Le chiffre du jour

11 000 Les visiteurs du hamo au Palais de Tokyo en un an

C'est une initiative originale dont la gestation a été longue - et ralentie par le Covid. Lancée par Jean de Loisy au moment de sa présidence du Palais de Tokyo (2011-2018), reprise par Emma Lavigne (2019-2021) qui a trouvé avec son directeur général Christopher Miles le financement (environ 1 million d'euros de la Jonathan KS Choi Foundation pour la construction par Freaks Architectes en matériaux éco-conçus), conclue par Guillaume Désanges (président depuis début 2022), qui lui donné un accent particulier sur la santé mentale et psychique, le hamo a finalement ouvert en septembre 2023. Ce « lieu de médiation, d’éducation et d’inclusion par l’art », jeu de mot sur l'idée d'un hameau au sein des espaces démesurés du Palais de Tokyo, ouvre à d'autres modes de contact avec la création contemporaine. Sur 700 m2, en accès direct depuis le hall d'accueil, il a reçu 11 000 personnes en un an, pour des ateliers, des visites ou des sessions de formation. Plus de 60 % (6 780 personnes) ont été des écoliers et des étudiants, avec un panel très large de propositions, de la Master Class « Starting Block », préparant aux concours d’écoles d’art, au « Workshop PJJ », proposant un parcours aux jeunes placés sous main de justice. Les personnes souffrant de pathologies ou en situation de handicap ont représenté 17 % du total (1 910 personnes), illustrant une attention croissante aux relations entre art et soin (comme en témoigne par exemple le récent prix Carta Bianca, qui vise à rapprocher ces deux mondes). Pour les personnes en situation de handicap mental, cognitif ou visuel ont été mises en place des interventions en langue des signes française ou des visites sensorielles. Les malades d’Alzheimer ont pu bénéficier d'une approche sur mesure pour stimuler la mémoire dans les ateliers « L’art autrement ». S'y ajoutent 1 800 personnes issues du champ social et 574 enseignants qui y ont suivi des formations continues. L'institution, qui ne communique pas sur le budget annuel, indique vouloir poursuivre le déploiement de l'initiative, dans une logique privilégiant le développement qualitatif plutôt que quantitatif du visitorat.

Article issu de l'édition N°2893