Willem de Kooning : la tentation de la sculpture
C’est l’une des figures majeures de l’expressionnisme abstrait. Célèbre pour ses peintures aux formes géométriques (années 1930-1940) et ses tableaux de femmes (années 1950), Willem de Kooning (1904-1997) a également connu, pendant cinq ans, la tentation de la sculpture. C’est ce que rappelle la nouvelle exposition de la Gallerie dell’Accademia de Venise. À travers 75 œuvres, le parcours montre comment les trois séjours italiens de l’artiste néerlando-américain l’ont incité à travailler en trois dimensions. En mai 1959, grâce au succès de son solo show à la galerie new-yorkaise Sidney Janis, Willem de Kooning a les moyens de traverser l’Atlantique. De Venise, il se rend à Rome, où son ami et guide, le poète américain Gregory Corso, lui donne envie de revenir dès le mois de septembre. La première salle oppose des paysages abstraits réalisés avant son premier départ et après son deuxième retour, en janvier 1960. « La palette, plus lumineuse, a changé ; et les coups de pinceaux sont plus souples », explique le co-commissaire Gary Garrels. Cet ensemble cohabite avec six des cinquante dessins produits dans l’atelier qu’occupait le peintre italien Afro, dans la Ville éternelle. En juin 1969, l’agent de théâtre Priscilla Morgan invite Willem de Kooning au « Festival des Deux Mondes », à Spoleto. L’occasion pour lui de retourner à Rome, où il découvre la fonderie du sculpteur Herzl Emanuel et se met à modeler des figures en argile, dont treize ont fini par être coulées en bronze. En avril 1970, le sculpteur anglais Henry Moore, de passage à New York, le pousse à agrandir ses maquettes. Du haut de son mètre cinquante, Sans titre #12, qui représente une femme assise, est la…