« C'était un petit photographe - 1,62 m - mais il a fait de très grandes photos », résume Michel Lefebvre, journaliste au Monde et spécialiste de Robert Capa qu'il suit depuis 2002, à l'époque pour un ouvrage sur les Brigades internationales. L'anniversaire du Débarquement donne l'occasion de présenter une nouvelle sélection de son corpus, notamment ses fameuses images de conflits, de la Guerre d'Espagne à l'affrontement sino-japonais, de la Seconde Guerre mondiale jusqu'à l'Indochine où ce brave-la-mort sautera sur une mine en mai 1954. Toujours au bon endroit au bon moment, comme Weegee, il laissera des « icônes » avec le républicain espagnol de septembre 1936, les chalands d'Omaha Beach le 6 juin 1944 ou l'un des derniers tués de la guerre à Leipzig, le 18 avril 1945. Mais il y a plus que la guerre dans ce parcours étonnant qui le conduit de sa Hongrie natale jusqu'à Paris et New York, avec, à la clé, la fondation de l'agence Magnum. La présence de l'exposition à Deauville se justifie par la proximité du théâtre des combats mais aussi par une belle troisième mi-temps que cet amoureux de la vie sut s'y s'accorder : à l'été 1951, Capa passe quelques jours à Deauville pour un reportage touristique, répondant à une commande de la revue Holiday. Robes et smokings, jolies femmes en maillot de bain, une journée aux courses mais aussi la fête jusqu'au bout de la nuit avec une autre tête brûlée, Joseph Kessel, qui s'y connaissait en la matière...
« Robert Capa. Icônes » aux Franciscaines, Deauville, jusqu'au 13 octobre 2024.
lesfranciscaines.fr