Les frères Ronan et Erwan Bouroullec présentent actuellement l'exposition « Momentané » déployée sous une immense tenture blanche au musée des arts décoratifs à Paris. à l'occasion de cette manifestation qui revient sur quinze ans de création des designers, entretien avec Erwan Bouroullec.
A. C. En proposant cette rétrospective au musée des arts décoratifs, après l'exposition « Bivouac » au Centre Pompidou-Metz en 2011-2012, n'aviez-vous pas peur de vous répéter ?
E. B. Si une grande partie du contenu est le même [qu'à Metz], grâce au changement de lieu et au jeu des parois mobiles, la saveur est différente. De toute façon, cela ne me pose pas de problème de répéter les choses. Le public n'est pas le même. Il faut aussi se réjouir que des designers vivants soient exposés dans une institution publique. Contrairement à l'art contemporain, c'est plutôt rare en France, où on ne montre les designers que lorsqu'ils sont morts, ou presque.
A. C. Cette exposition revient sur quinze ans de création. Est-ce une étape ?
E. B. Finalement, nous le vivons peu comme cela, car nous sommes pris dans un continuum de projets. Mais les expositions sont pour nous une occasion de voir nos créations…